Blanc ou mildiou poudreux

Blanc ou mildiou poudreux

Résumé

Les champignons responsables du blanc sont de taille microscopique avec un mycélium d’une blancheur remarquable. L’infection couvre les tissus de taches poudreuses ou duveteuses, parfois garnies de petits points noirs. Le blanc tue rarement les arbres matures, mais peut causer des dommages sévères dans certaines cultures ornementales et vivrières. Les dommages apparaissent généralement vers le milieu de l’été et s’étendent rapidement quand les jours sont chauds et secs, les nuits fraîches, et que l’atmosphère est chargée d’humidité.

Signes et symptômes

  • On remarque d’abord l’apparition d’une mince pellicule ou de taches blanchâtres, généralement localisées sur le dessus des feuilles.
  • Au stade primaire, ou lors d’une infection légère, les dommages restent superficiels et on peut facilement frotter les taches pour voir la surface encore saine de la feuille.
  • À un stade plus avancé, les taches blanches s’épaississent et prennent un aspect duveteux et poudreux (spores d’été).
  • Dans le cas d’infections sévères ou récurrentes, le duvet peut envahir toutes les parties tendres de la plante et causer leur dessèchement.
  • Les bourgeons infectés l’année précédente ne s’ouvrent pas ou produisent des organes déjà infectés : les jeunes feuilles et les boutons floraux s’assèchent et tombent ou donnent naissance à des fleurs et des fruits nains et difformes.
  • Vers la fin de la saison, les taches se garnissent de petites fructifications qui deviennent noires à maturité (spores d’hiver).
  • Le blanc tue rarement les arbres matures mais peut causer des dommages sévères dans certaines cultures ornementales et vivrières. L’infection réduit la capacité de photosynthèse et la production de fleurs ou de fruits.

Description et cycle de développement

Les champignons responsables du blanc sont de taille microscopique et font partie des Ascomycètes, les champignons à asques.

Ils produisent un mycélium blanc, filamenteux et cloisonné, qui se développe surtout sur le dessus des feuilles. Ces parasites obligatoires s’alimentent dans les cellules, à l’aide de petits suçoirs. Ils forment deux types de spores : des conidies (asexuées) et des ascospores (sexuées). Ces dernières sont généralement regroupées par huit dans un asque, un petit sac dans lequel la méiose se produit.

Ils hivernent sur les bourgeons, les rameaux et les feuilles tombées sous forme de mycélium, de conidies ou d’ascospores, selon les espèces et le climat.

Au printemps, le mycélium et les spores hivernants causent la première infection en se dispersant sous l’action du vent et de la pluie.

Durant la saison de croissance, le mycélium se développe et produit une abondance de spores asexuées (conidies). Celles-ci se dispersent et peuvent germer rapidement, même sur les tissus qui ne sont pas mouillés. Une fois ancré, le mycélium peut se développer sous une grande diversité de climats.

Vers la fin de l’été, les champignons forment de petites fructifications noires contenant des spores sexuées résistantes (ascospores), qui assurent leur survie durant les périodes défavorables (hiver, sécheresse) et maintiennent la diversité génétique de l’espèce.

Prévention et contrôle

Conditions favorables

Les dommages se manifestent vers le milieu de l’été (juillet) et peuvent se développer jusqu’à tard en automne. L’infection se propage plus rapidement quand le temps est chaud et sec, les nuits fraîches, et que l’atmosphère est chargée d’humidité. Les milieux humides, mal aérés et ombragés contribuent aussi à favoriser ces pathogènes.

Les tailles drastiques et les excès d’engrais azotés provoquent la croissance de tissus tendres plus vulnérables à l’infection.

Dépistage

Inspecter régulièrement le feuillage des plantes sensibles et de celles qui vivent dans des conditions défavorables. La maladie est souvent récurrente : une plante qui a déjà subi une infection demeure plus vulnérable.

Mesures préventives

  • Choisir des espèces et des cultivars ayant une bonne résistance à la maladie, tels que :
    • Lilas : lilas de Meyer ‘Palibin’, lilas de Corée ‘Miss Kim’, lilas japonais, lilas de Preston ‘James McFarlane’.
    • Monarde : ‘Gardenview Scarlet’, ‘Marshall’s Delight’, ‘Petite Wonder’, ‘Violet Queen’.
    • Phlox : ‘Bright Eyes’, ‘David’, ‘Orange Perfection’, ‘Prime Minister’, ‘Starfire’.
    • Rosier : ‘Alexander Mackenzie’, ‘Henry Hudson’, ‘Jean-Pierre Ferland’, ‘Thérèse Bugnet’.
    • Zinnia : ‘Old Mexico’, ‘Orange Star’, ‘Star White’.
  • Planter les espèces sensibles dans des endroits ensoleillés et bien aérés; respecter les distances de plantation.
  • Maintenir la vigueur des végétaux en les fertilisant adéquatement et en les irriguant en période de sécheresse.
  • Tailler les végétaux très denses pour laisser pénétrer l’air et la lumière jusqu’au centre de la plante. Diviser les vivaces trop compactes.
  • Éviter les tailles drastiques et les excès d’engrais azotés qui provoquent la croissance de tissus tendres plus vulnérables à l’infection.

Contrôle physique

  • Tailler et jeter les parties infectées des annuelles et des vivaces; désinfecter régulièrement les outils de coupe avec de l’alcool isopropylique à 70% (alcool à friction).
  • Par temps chaud et sec, asperger le feuillage avec de l’eau peut aider à réduire le développement du champignon; éviter de mouiller le feuillage en fin de journée pour ne pas avantager d’autres types de maladies fongiques.
  • À l’automne, ratisser et jeter les feuilles infectées pour réduire la population hivernante, la principale source de contamination au printemps.
  • Ne jamais composter de débris végétaux infectés.

Contrôle biologique

Aucun traitement disponible

Contrôle chimique

En cas d’infection grave la ou les années précédentes, utiliser en prévention un pesticide à faible impact dont l’ingrédient actif est le soufre, le sulfure de calcium ou polysulfure de calcium (chaux soufrée ou bouillie soufrée). Lire attentivement l’étiquette du produit et suivre les recommandations du fabricant.